Depuis un certain temps, une partie de la population tente de pointer du doigts leurs difficultés rencontrées dans la recherche d’emploi ; les travailleurs seniors.
Plusieurs études tentent de s’emparer de cette problématique et de mettre en lumière l’état de l’employabilité des seniors en France.
Les seniors (55-64 ans) ont un taux d’embauche en France de 53,8 %* en moyenne contre 59,6 % chez nos voisins européens. D’ici 2050, ils pourraient représenter 1/4 de la population et seraient amenés à travailler de plus en plus longtemps.(Étude DARES).
Bien que certaines contraintes soient mentionnées dans l’embauche de seniors, il existe de réels atouts à employer cette catégorie de travailleurs, notamment du côté de la transmission des compétences et des connaissances aux plus jeunes. De plus, un travailleur senior possède une multitude de compétences diverses et variées qu’il a eu le temps d’acquérir durant sa carrière professionnelle.
Quel constat peut-on dresser de l’employabilité des séniors en France ?
En 2022, l’association “A Compétence égale”, en collaboration avec l’IPSOS, publie une étude sur l’emploi des séniors. Cette étude est réalisée auprès de candidats âgés de 40 ans et plus ainsi qu’auprès de recruteurs dans des secteurs professionnels variés.
Cette dernière met notamment en évidence les freins perçus au recrutement du point de vue des candidats et de celui des recruteurs.
Les trois premiers freins cités par les candidats sont :
- Le temps restant avant la retraite
- La santé plus fragile
- Le coût pour l’entreprise
Tandis que ceux invoqués par la partie recruteurs sont :
- La difficulté d’intégration des séniors dans des équipes jeunes
- La faible adaptation aux technologies
- Le temps restant avant la retraite
L’étude donne également suite à un état des lieux des candidatures proposées par des personnes séniors. 62% sont convoqués à un entretien d’embauche, tandis que 25% se verront recalés en raison de leur âge (parmi lesquels 11% ne seront pas sélectionnés à la suite d’un entretien, contre 14% qui ne seront pas sollicités pour un entretien.)
Enfin, les candidats interrogés pour cette étude ont déclaré, à 76% qu’ils étaient prêts à changer de fonction. 73% d’entre eux seraient parés à changer d’entreprise, et 76%, de nouveau, à revoir à la baisse leur salaire.
Cette étude brosse, donc, un portrait plutôt général des difficultés rencontrées par les travailleurs séniors dans un projet de recherche d’emploi.
Quelques conseils pour renforcer votre confiance et rassurer un employeur :
Valorisez votre stabilité
Selon une étude réalisée par OpinionWay pour Microsoft France, 45 % des salariés français ne voient plus de raisons valables de rester dans leur entreprise actuelle. Dans ce contexte, embaucher un senior est un gage de stabilité pour l’entreprise : approchant de l’âge de la retraite, vous cherchez majoritairement un poste dans lequel vous pourrez terminer votre carrière et vous projeter durant plusieurs années.
Valoriser votre savoir-faire et votre expertise
Que vous ayez évolué au sein d’une même entreprise ou occupé différents postes dans plusieurs domaines, Vous avez développé une expertise pointue et une expérience solide. Cette richesse de parcours est un atout pour les entreprises. Et contrairement aux idées reçues, un senior ne se sentira pas nécessairement démuni face au numérique : la plupart d’entre vous s’est complétement approprié les outils technologiques que vous avez vu naître et évoluer au cours de votre carrière.
Démontrez vos soft-skills
Capacité d’adaptation, sens du relationnel, recul, autonomie, capacité à s’organiser… Toutes ces compétences comportementales font partie des plus recherchées par les employeurs. Au fil de leurs expériences professionnelles, vous avez accumulé les qualités nécessaires pour gérer les situations de crise, créer du lien social avec vos collègues, apaiser les conflits, s’adapter aux changements et aux situations inattendues…
Transmettre pour favoriser l’intergénérationnel
Vous pouvez vous inscrire dans une logique de mentorat interne, en prenant sous votre aile des collaborateurs plus jeunes, les aiguiller en cas de difficultés. Un transfert de compétences aux jeunes générations permet de les pérenniser et d’éviter de les voir disparaître au moment du départ à la retraite des seniors.
Dispositifs d’aide au retour à l’emploi
N’hésitez pas à vous renseigner sur les aides existantes pouvant faciliter le retour à l’emploi des séniors.
Pour permettre d’acquérir des droits supplémentaires en vue de la liquidation de leur retraite à taux plein, le CDD senior d’une durée de 18 mois au maximum, vous est ouvert si vous remplissez les 2 conditions suivantes :
- Vous êtes âgé de plus de 57 ans
- Vous êtes inscrit depuis plus de 3 mois à France Travail (anciennement Pôle emploi) ou vous bénéficiez d’un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) après un licenciement économique.
Ce CDD n’existe néanmoins pas pour les salariés du régime agricole. Il peut être renouvelé une fois dans la limite de 36 mois.
Depuis 2020, un nouveau type de contrat de travail a vu le jour, le CDI Inclusion. Destiné à des personnes âgées de 57 ans ou plus, il permet d’être embauché en CDI par des structures d’insertion par l’activité économique (SIAE). Pour pouvoir prétendre à ce dispositif, il faut être au chômage.
Une subvention financière accordée aux entreprises pour tout recrutement de demandeurs d’emploi âgés de 45 ans et plus, en contrat de professionnalisation, existe.
Les salariés seniors inscrits à France Travail peuvent également bénéficier d’actions de formation telles que la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI) ; la préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) ; l’action de formation préalable au recrutement (AFPR). Ils peuvent contacter leur conseiller France Travail pour en savoir plus.
Enfin, en complément de ces dispositifs, un accompagnement dans votre situation professionnelle à l’aide d’un Bilan de compétence peut être un moyen de vous aider dans vos démarches, à construire des scénarios réalistes et de sécuriser votre parcours.