L’éco-anxiété est un trouble psychique de plus en plus présent chez les salariés qui franchissent la porte de mon cabinet.
D’après une étude de l’Observatoire de l’éco-anxiété 20% des répondants décrivent ressentir des émotions proches de l’éco-anxiété : craintes pour l’avenir, sentiment d’impuissance, difficultés à se projeter dans un monde en proie aux catastrophes naturelles, problèmes de sommeil, etc. En plus de ces éco-inquiets, on trouve également 5% de personnes très fortement éco-anxieuses, qui affichent des symptômes forts d’angoisse, voire de dépression, liée notamment à la crise écologique globale. « L’éco-anxiété, c’est une détresse psychique et mentale face aux enjeux environnementaux, confirme Pierre-Eric Sutter spécialiste de la santé mentale au travail et co-auteur du livre Bien-vivre son éco-anxiété (éditions Gereso). Elle se manifeste à travers des symptômes cognitifs, affectifs et comportementaux. »
Quelques éléments de définition
L’éco-anxiété ou écoanxiété est un néologisme qui désigne l’ensemble des émotions liées au sentiment de fatalité vis-à-vis des diverses crises environnementales. Ces émotions sont principalement la peur, la tristesse et la colère. La principale cause de cette anxiété peut être liée à une dépression, mais aussi a un sentiment d’inaction ou d’insuffisance des actions prises en faveur de la planète, par les gouvernements et les populations.
Selon l’Observatoire des Vécus du Collapse (OBVECO), 2,5 millions de français souffraient en 2022 d’éco-anxiété.
De manière générale, l’éco-anxiété est l’expression de fortes émotions face à la dégradation de l’état de la planète, de la pollution, la dégradation des sols, l’effondrement de la biodiversité, la gestion de l’eau, ou encore le réchauffement climatique. Ces émotions sont aussi bien de l’angoisse, que de la frustration, de la colère, de l’impuissance et de la culpabilité2. Parmi ces craintes, des idées comme la mort et la fin du monde sont prépondérantes.
Un concept différent de la « Solastalgie »
La différence principale entre l’éco-anxiété et la solastalgie est le ressenti de la détresse écologique dans la durée. Le premier se ressent par anticipation d’un évènement catastrophique environnemental, tandis que le terme de Glenn Albrecht se vit dans l’immédiat8.
Des solutions : quelques exemples de mise en action
Dans le cadre d’un accompagnement Bilan de compétences, Coaching professionnel ou dans le cadre d’une Consultation de souffrance au travail, il s’agira d’identifier dans le récit ce qui est fondamentalement à l’origine de cette éco-anxiété. Il sera important d’identifier les croyances limitantes.
Dans le cas d’un conflit de valeurs avec l’activité de l’entreprise dans laquelle on travaille, il sera intéressant d’identifier un projet porteur de sens et orienter peut-être ses recherches d’emplois vers des entreprises qui agissent en faveur de l’environnement et/ou de faire émerger un projet professionnel plus en adéquation avec ses valeurs.
Il est nécessaire d’amener à faire comprendre qu’il est possible d’intervenir sur ce qui dépend de soi. Par exemple, un salarié qui se désespère de trouver des gobelets en plastique à la machine à café peut diffuser des bonnes pratiques au sein de son entreprise ou venir avec son propre mug… Ceci implique, qu’il faille aussi accepter qu’il n’y a pas de petite ou de grande action, il n’y en a pas une qui a plus de valeur qu’une autre.
Il sera également évidemment essentiel de travailler la déculpabilisation, de mettre en exergue et valoriser toutes les actions portées au quotidien.
Enfin, afin de diminuer cette anxiété, il est bénéfique d’amener la personne à s’investir au niveau associatif dans le domaine environnemental afin de la rendre actrice et qu’elle puisse retrouver un alignement entre ses valeurs et ses actions.